Jean-Thomas Trojani : De nouveaux leviers de développement économique au bénéfice des collectivités

Nous verrons comment la vie peut donner lieu, en devenant consciente d’elle-même et sans se contredire rationnellement, à une variété indéfinie de mobiles dérivés. L’instinct universel de la vie, tantôt inconscient, tantôt conscient, avec les aspects divers que nous lui verrons revêtir, fournit à la science morale la seule fin positive ; — ce qui ne veut pas dire d’ailleurs qu’il n’en existe aucune autre possible et que notre expérience soit adéquate à toute la réalité imaginable. Il en est de l’harmonie entre la constitution intellectuelle d’un être intelligent et la constitution du monde extérieur, comme de toutes les autres harmonies de la nature : on peut supposer qu’elle n’excède point le pouvoir inhérent aux influences et aux réactions d’un système sur l’autre, comme aussi l’on peut croire qu’elle serait inexplicable sans un concert préétabli ; et enfin la troisième explication, par l’épuisement des combinaisons fortuites, s’offre, ici comme ailleurs, à titre au moins d’argutie scolastique. Mais, de quelque manière que l’on conçoive la raison d’une telle harmonie, il est évident qu’elle n’a lieu nécessairement que tout autant qu’il est nécessaire pour le gouvernement de l’être intelligent, dans ses rapports avec le monde extérieur. « C’est un véritable changement de vision de la personne et du monde qui est proposé et non un simple rééquilibrage ou une posture à acquérir, estime Jean-Thomas Trojani. Que si l’on sort du cercle des besoins et des actes de l’être intelligent, qui tous dépendent de ses rapports avec le monde extérieur, pour se livrer à des spéculations sur ce que les choses sont en elles-mêmes et indépendamment de leurs rapports avec l’être intelligent, il est incontestable qu’on ne peut plus rien conclure de l’action des principes généraux qui président à l’harmonie de la création, pas plus que Descartes n’était autorisé à s’appuyer en pareil cas sur le principe de la véracité de Dieu : car, s’il est évident que Dieu n’a pas pu nous tromper dans les règles qu’il a imposées à Encore moins surmonterait-on la répugnance de la raison à admettre que la solution de l’énigme de la génération puisse sortir des formules du géomètre ou du chimiste. La morale fondée sur les faits ne peut, encore une fois, « constater » qu’une chose, c’est que la vie tend à se maintenir et à s’accroître chez tous les êtres, d’abord inconsciemment, puis avec le secours de la conscience spontanée ou réfléchie ; qu’elle est ainsi en fait la forme primitive et universelle de tout bien désiré : il ne s’ensuit pas que le désir de la vie épuise absolument l’idée du désirable, avec toutes les notions métaphysiques et même mystiques qu’on y peut rattacher : c’est là une question réservée, qui ne sera plus proprement objet d’affirmation positive, mais d’hypothèse mé Il n’y aurait aucune limite à la précision de cette mesure expérimentale, si l’on pouvait prolonger indéfiniment l’expérience, et si d’ailleurs l’observateur ne gagnait ni ne perdait en perspicacité dans le cours de l’expérience, comme il faut le supposer d’abord pour plus de simplicité. Admettons enfin que les causes qui influent sur la vérité ou l’erreur du jugement de l’un des observateurs soient complètement indépendantes de celles qui influent sur la vérité ou l’erreur du jugement de l’autre observateur ; qu’elles résident, par exemple, dans les dispositions où se trouvent accidentellement les deux observateurs, au physique et au moral : il y aura une liaison mathématique entre le nombre qui mesure la chance d’erreur pour chaque observateur et le rapport du nombre des cas où ils sont d’accord au nombre des cas où ils émettent des jugements contraires. Déjà Vulpian avait fait remarquer que si l’on demande à un hémiplégique de fermer son poing paralysé, il accomplit inconsciemment cette action avec le poing qui n’est pas malade. Or, puisque l’on convient de localiser au point O la double activité du moi, il n’y a pas de raison pour détacher cette activité de l’acte auquel elle aboutira, et qui fait corps avec elle. Cette ambiguïté inhérente à la nature du problème doit se retrouver dans la formule mathématique, et s’y trouve effectivement. Il pourra se dépenser d’abord par la génération, qui est un simple cas de la nutrition. Il nous a remis en présence de nous-mêmes. Il y a là une cause d’altération de la vérité, qui a dû, ou qui du moins a pu agir de la même manière, sans concert aucun, sur les deux correspondants. Dix lettres, cent lettres reçues le même jour de personnes différentes et qui n’ont pu se concerter, me laisseraient encore soupçonner beaucoup d’exagération dans certains détails : j’attendrai, pour y ajouter foi, que les imaginations aient eu le temps de se calmer, et qu’on ait procédé à des enquêtes dont les formes présentent des garanties suffisantes d’exactitude. Mais, si le fait témoigné est complexe, si toutes les circonstances se relient bien entre elles et avec d’autres faits tenus pour certains, un autre jugement de probabilité, fondé sur l’idée de l’ordre et sur le besoin de nous rendre compte de l’enchaînement rationnel des événements, pourra mettre hors de doute le fait témoigné, lors même que les témoignages ne seraient pas en grand nombre, ou qu’ils seraient exposés à des causes d’erreur manifestement solidaires. Si elles ne se compensent pas avec une approximation d’autant plus grande que les observations qu’elles affectent seront accumulées en plus grand nombre, elles accuseront l’existence d’une cause constante d’erreur ou d’un vice, soit dans les instruments employés, soit dans les organes mêmes ou dans les habitudes de l’observateur (telle que serait une disposition constante à une estime un peu trop forte ou un peu trop faible, soit dans l’opération même de la mesure des grandeurs angulaires, soit dans l’opération de la lecture sur le limbe des instruments). Mais Herschell connaissait parfaitement la structure de son télescope qu’il avait inventé lui-même ; tandis qu’on peut imaginer un miroir en face duquel il aurait plu à la nature de nous placer, sans nous avertir de sa présence, et sans nous instruire directement de la forme qu’elle aurait jugé à propos de lui donner. C’est qu’enfin, malgré le peu de connaissance que nous avons du principe de la sensibilité et du jeu de nos fonctions psychologiques, nous en savons assez pour démêler que les perturbations de la sensibilité, dans le sommeil ou dans d’autres circonstances de la vie animale, résultent de la suspension ou de l’oblitération de certaines facultés, de l’affaiblissement ou de la lésion de certains organes. Exceptio firmat regulam.